I= être | |
Aï= union, unité, accord, harmonie, entente | |
Dō= la Voie |
L’Iaidō, littéralement « la voie de l’unité de l’être », est l’art du sabre japonais.
Discipline majeure pratiquée par les samouraïs d’autrefois pour assurer leur survie, elle constitue une voie de l’union de soi avec le reste, une voie de l’harmonie, de l’adaptation à toutes les situations, à toutes les circonstances.
Accessible au plus grand nombre, la pratique du sabre japonais appelée Iaidō, développe, au-delà de la réalisation du geste technique, l'harmonie, l'énergie et la maîtrise de soi.
À l’époque des Bushi (guerriers japonais), la rapidité, la puissance et la précision du dégainage du sabre (katana) décidaient souvent de l’issue d’un combat. Dès l’époque EDO (1600-1868) où une paix relative s’installe dans le pays, le but de cette pratique se mue en but spirituel et le maniement du sabre devint graduellement un exercice d’habileté et de contrôle de soi. L’Iaidō est aujourd’hui un art martial se focalisant sur l'art de dégainer le sabre, et sur la capacité de couper un ou plusieurs adversaires dans diverses situations. Il s'agit avant tout d'un Budo (voie du guerrier) qui est influencé par le bouddhisme zen et la caste des samouraïs. Il prône l'harmonie des mouvements et le cheminement spirituel.
L'essentiel de la pratique du Iaidō se focalise sur l'apprentissage et la réalisation de kata (séquences de mouvements précis), s'exécutant seul la plupart du temps et correspondant à un scénario défini. Il arrive aussi que l'on travaille par deux dans le but d'affiner le rythme et la perception de l'adversaire.
La pratique se développe de façon individuelle mais aussi collective :
Individuelle, car sans partenaire direct, hormis dans la situation virtuelle du kata. Il s’agit ici d’un travail approfondi sur la concentration et la recherche de gestes techniques précis et rigoureusement travaillés afin d'obtenir une maîtrise parfaite et naturelle.
Collective, car l'exercice d'apprentissage demande un rythme spécifique pour chaque niveau de pratique et pour chaque forme. Ce rythme, ce déploiement collectif d'énergie, appelé Ki awase, porte le pratiquant bien au-delà du stade qu’il peut espérer atteindre en étant seul. L'exercice consiste à suivre le rythme du professeur ou d'un élève avancé, dans l'objectif de la mise en harmonie instantanée indispensable lors d'un duel (i - unité, ai - harmonie).
De nombreux kata (ou formes) permettent de faire varier le schéma ci-dessus pour répondre à plusieurs attaquants simultanément ou parer une coupe puis contre-attaquer. Ils peuvent commencer à genoux (seiza), au sol avec un genou levé (tatehiza) ou debout (tachi).
L’apprentissage commence par l’utilisation d’un sabre en bois (bokken) avant d’utiliser un iaïto (sabre avec lame non tranchante).
Depuis son origine, l’Iaidō se pratique selon diverses écoles ou styles, regroupés sous le nom d'écoles anciennes ou Koryū. Les kata enseignés par les Koryū répertorient les gestes et situations courantes de combat. Leur pratique permet un apprentissage conduisant à une fluidité des mouvements et une réponse rapide dans ces situations de combat.
Les deux Koryu qui recensent le plus d’élèves dans le monde sont Musō Jikiden Eishin Ryū et Musō Shinden Ryū.
Dans un souci d'unification et afin de permettre à tous les pratiquants d'avoir une base commune, les experts de la Fédération Japonaise de Kendo (Zen-Nippon-Kendo-Renmei, ZNKR,), dont dépend l’Iaidō en tant que discipline associée, ont proposé une série de douze kata nommée Zen Ken Ren Iai (全剣連 居合道) ou Seitei Iai (制定 居合道) inspirés de divers Koryu. Elle offre un ensemble cohérent donnant un aperçu des techniques de sabre sans pour autant s'engager dans une Ryu (école). Il s'agit de révéler un "panorama" des katas anciens.
Ces Kata font l'objet d'une description détaillée dans des documents officiels de la ZNKR, et une mise à jour régulière effectuée par une commission constituée d'experts des Koryu, qui apporte aux kata les modifications jugées nécessaires.
Liste des kata Zen Ken Ren Iai - Seitei Iai | ||||
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N° du kata | Nom du kata | Traduction | ||
Seiza no bu | Série assise | |||
1 | Ippon me | Mae | 前 | Devant |
2 | Nihon me | Ushiro | 後ろ | Derrière |
3 | Sanbon me | Ukenagashi | 受け流し | Recevoir, parer et couper |
Tate Hiza no bu | Série genou levé | |||
4 | Yonhon me | Tsuka-ate | 柄 当て | Frappe avec la poignée |
Tachi Iai no bu | Série debout | |||
5 | Gohon me | Kesa-giri | 袈裟 切り | Coupe diagonale |
6 | Roppon me | Morote-tsuki | 諸手 突き | Pique à deux mains |
7 | Nanahon me | Sanpō-giri | 三方 切り | Coupes dans 3 directions |
8 | Happon me | Gan-men-ate | 顔 面 当て | Frappe au visage |
9 | Kyuhon me | Soete-tsuki | 添え手 突き | Pique mains jointes |
10 | Juppon me | Shihō-giri | 四方 切り | Coupes dans 4 directions |
11 | Ju ippon me | Sō-giri | 総 切り | Coupe complète |
12 | Ju nihon me | Nuki-uchi | 抜き 打ち | Attaque soudaine |
L'étude des Kata du Seitei-Iai est indispensable pour les examens de passage de grade où généralement 3 des 5 Kata présentés sont choisis par le jury parmi ceux du Seitei-Iai, les deux derniers étant laissés à la discrétion des candidats dans ceux du Koryu qu'ils étudient.
L’école ancienne enseignée par SAKURA Lyon Iaido est Musō Shinden Ryū (夢想神伝流).
Fondée sur les bases transmises depuis le 17e siècle par les successeurs d’Hayashizaki Jinsuke Shigenobu, codifiée et baptisée par Nakayama Hakudo au siècle dernier, c’est actuellement l’école la plus populaire au Japon pour sa pureté, son dépouillement et sa simplicité.
Mu (夢) peut se traduire par rêve, Sō (想) par pensée, Shin (神) signifie Dieu, den (伝) par racine, et Ryū (流) veut dire école. Musō Shinden Ryū signifie donc une école développée selon une vision divine apparue lors d'un rêve.
Pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Muso_shinden_ryu